cliquez

 

Dégenèse

Vous avez usé les veines des montagnes
Et les lits d'amour.
Vous avez noyé les yeux de nos campagnes
en partant un jour,
En partant, certains,
De porter sur la terre
De nouveaux matins
Et de fraîches prières,
Mais, ouvrez vos mains,
Elles n'ont plus rien…

Vous avez tué les vagues de l'enfance
Et les sourires bleus,
Sourires dessinés d'abord d'insouciance,
En inventant Dieu.
En gendarmisant
Le seuil de votre porte
En légalisant
Les fins de mois, de sorte
Que saignent de nos mains
Tendues vers demain !

Vous avez sali les chaînes animales
D'homo érectus.
Vous avez terni les joies les plus banales
Par des rires pointus,
Vous ne jouez plus qu'a faire chialer la terre !
Nous ne savons plus
Aimer comme naguère !
Glissent de nos mains

Tant de beaux jardins… !

Vous détenez tout !

Et c'est bien là le comble,
La chute du temps.
Les hurlements fous de nos voisins qui tombent
Sous les coups de dents
De la connerie
Que l'on ne peut plus fondre
Qui ronge la vie
Et fait que tout s'effondre !
Comme des putains
S'agrippent vos mains !!!

Jean Victor ESTIENNE